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Libération de Waldighoffen le 19 novembre 1944

La percée fulgurante du Lieutenant Jean de Loisy et des éléments de la Première armée française permit à Waldighoffen d'échapper aux destructions, en ce jour de novembre 1944

Avant l'arrivée de Jean de Loisy ...

Ce jour-là, la population, vivait entre la crainte de la vague du front se rapprochant et l’espoir de retrouver la liberté imminente. Réduite de 20 %, aucune famille n’était épargnée :

72 hommes de 17 à 36 ans étaient incorporés de force dans la Wehrmacht et d’autres formations militaires, 54 habitants déportés et incarcérés dont la plus jeune, Marie-France, née en déportation ne comptait qu’un jour, et 50 étaient évadés réfractaires.

« Le Quotidien », journal officiel du parti nazi, affichait la veille : « Dans toute la partie Sud du Front de l’Ouest depuis la frontière du Luxembourg jusqu’à la Suisse, aucun changement de situation important ne pourra intervenir ».

Malgré le bruit lointain de canonnades, la matinée se passa assez calmement, à part le passage de repli d’éléments de soldats de l’armée, de garde-frontières et de civils allemands mobilisés pour effectuer des travaux relatifs à la défense. Le locataire de la chasse fut surpris dans la forêt par un peloton assez important de militaires allemands qui demandèrent la direction de la Suisse.

Dès 1944, lorsque les bombardements aériens des Alliés s’intensifièrent sur les villes et que la Wehrmacht dût se replier sur le front de l’ouest, la région du Haut-Sundgau, assez proche de la Suisse, fut choisie pour installer d’importants dépôts de vivres et de matériel, dont le principal dans l’usine textile Lang à Waldighoffen où deux grandes salles de tissage furent réquisitionnées et les métiers de tissage démolis et livrés à la ferraille. Ce magasin transitoire était le dépôt de repli de l’occupant avec de la marchandise en provenance d’Italie et du Sud de la France, destinée à être dirigée vers l’Allemagne. La gestion fut assurée par un officier et huit militaires, plutôt des administrateurs, et une équipe d’ouvriers civils de la région. La population assista durant la journée à la retraite de petits groupes de militaires et civils allemands. L’officier, responsable du dépôt, avait fait installer une mitrailleuse à l’entrée de la rue du Château, mais ce point défensif fut rapidement abandonné et quelques hommes de cette section partirent en vélo. Lors de l’approchement de la canonnade, la population se mit à l’abri. A 15 heures, les trois derniers soldats allemands en cantonnement étaient assis sur l’escalier du restaurant « Chez Ignace » qu’ils avaient réquisitionné en septembre, et attendaient leur chef collé au téléphone, avant de prendre la fuite en voiture.

La percée

Vers 16 heures, les premiers chars du 4e Escadron du 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique, commandés par le Lieutenant Jean de Loisy, se pointèrent sur les hauteurs de Waldighoffen venant de Riespach. De là se présentait notre village et une partie de la vallée de l’Ill, dominée au nord par la colline nous séparant de la vallée de Hundsbach.

C’est à ce moment, lors de la fuite du dernier groupe d’Allemands, que leur officier fit arrêter sa voiture, en face de la première maison de la Cité Lang située à la sortie du village vers Saint-Louis et ordonna à ses hommes de tirer à coups de fusil en direction des chars français. Ceux-ci cherchèrent immédiatement à riposter et à identifier les positions de l’ennemi. Soudain, ils virent sur la colline opposée, des silhouettes s’enfuir en direction de la forêt. Coups de canon, et ce fut le drame.

Le drame

Les silhouettes n’étaient pas des soldats allemands qui se sauvaient après avoir tiré, mais des habitants de la cité qui voulaient fuir les combats. Maria Hattstatt, née Wiss, 42 ans, y laissa sa vie. Mère de six enfants dont l’aîné était incorporé de force, elle courait accompagnée de ses deux plus jeunes filles, lorsque l’obus a éclaté.

Elle fut tuée sur le coup, mais ses enfants furent indemnes. Une jeune fille de 14 ans fut blessée à la jambe par un éclat.

Le pont de bois sur l'Ill

Le pont en bois sur la rivière de l’Ill, construit par le génie allemand après la destruction lors de la débâcle en 1940, limité à huit tonnes, résista aux chars de 32 tonnes et à plus de 1000 véhicules lourds durant les trois jours suivants.

Vue-pont-Waldighoffen - juin 1940

Illustration de René Minéry
A gauche, vers le centre de Waldighoffen, à droite vers Riespach

Après le passage des premiers chars, la population sortit de ses caves. Un accueil chaleureux fut réservé aux soldats sur la place de l’église et la joie grandissait au fur et à mesure qu’arrivaient des renforts. N’eût été cette percée fulgurante du lieutenant Jean de Loisy et des éléments de la 1er Armée Française, Waldighoffen n’aurait pas échappé autant aux destructions.

En effet, il était question de l’envoi d’un fort contingent de Waffen SS en renfort pour défendre ce dépôt important et la résistance allemande devait se cristalliser autour de ce point névralgique.

Dans la nuit des militaires français arrivèrent pour préparer le PC du général Touzet du Vigier, dans la villa de l’usine Lang, ou il s’installait le lendemain pour diriger la bataille de Mulhouse ..

Ci dessous, char français passant devant la gare de WALDIGHOFFEN, se dirigeant vers ROPPENTZWILLER. Au fond, on voit l’usine Lang et sa cheminée.
A gauche la maison actuellement Resweber.

Char-Waldighoffen-19 nov 1945 Gros-plan-char

Le pont sur la route WALDIGHOFFEN-ROPPENTZWILLER ayant été dynamité en 1940, le chemin passait dans l’actuelle rue de la Gare pendant toute la guerre,
et ce jusqu’à la reconstruction de ce pont.

René MINERY

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