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Décès, à presque 100 ans, du doyen de Waldighoffen, Joseph Antoine MATTLER, et un bel hommage dans les DNA

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Le doyen de Waldighoffen, Antoine MATTLER, est décédé le 27 septembre 2011. Il était né le 7 mars 1912. Il en a vécu, des évènements ... Les DNA lui ont rendu hommage sous la plume de Casimir Was.

Photo collection JC Mattler

Antoine MATTLER (7 mars 1912-27 septembre 2011), le doyen de Waldighoffen, a reçu un bel hommage dans les DNA le 2 octobre 2011 :

Atwàn !

Antoine ! Encore un prénom alsacianisé ! Volontairement, car entre le précieux Antoine qu'on prononce la bouche en coeur et le savoureux Atwàn sundgauvien, il y a tout un monde, un monde en voie de disparition.
 
« S'isch numme d'Gschicht vum e alte Mann, e alte Mann wu jetz g'storbe n isch. »
 
Ce n’est que l’histoire d’un vieil homme, un vieil homme maintenant décédé.
 
Il était né en 1912, c'est dire qu'il s'est éteint à quelques mois à peine de son centième anniversaire.
 
«Wie me bi uns sait, er wär nemmi g'wachse ! Un Hundert si eder nit, ihm isch das sicher Wurscht g'sih !»
 
Comme l’on dit chez nous, il n’aurait plus grandi ! Et être centenaire ou pas, cela lui était complètement égal.
 
C'était un homme simple, de ceux qui n'apparaissent jamais dans les pages du journal, sinon pour les grands anniversaires : 80, 85, 90, 95...
 
« Un jetz hat d'r Zähler üfg'heert... S isch e echte Elsàsser g'sih, ein vu dàne wu no Ditsch gebore n isch. Vu dàre Sorte springe nemmi vil umme ! »
Sàllemols...

 
Et maintenant le compteur s’est arrêté. C’était un véritable alsacien, un de ceux qui était encore né sous l’empire allemand.
Jadis …

 
Et pour cause ! Simple ouvrier, les fins de mois étaient souvent difficiles.
 
« Aber mir Jungi hàn do d'runder eberhaupt nit g'litte, denn die Spielzig wu n'r nit hat kenne kaufe, die hat er eifach sàlber g'macht. Er hat nàmlig ganz g'scheyti Hànd g'ha ! »
 
Mais nous, les jeunes, nous n’en avons pas du tout souffert, car les jouets qu’il ne pouvait acheter, il les a simplement construits. Il avait des mains de bricoleur.
 
Et pour améliorer l'ordinaire, il n'hésitait pas à aligner les heures supplémentaires. Travailler plus pour gagner plus, à l'époque, ça marchait encore !
 
« Aber no d'r Arbet isch d'r Tag noni umme g'sih, denn Heim isch o immer ebbis z'mache g'sih, un nit numme d'Heim. »
 
Mais après le travail, la journée n’était pas encore terminée, car il y avait toujours quelque chose à faire, à la maison mais aussi ailleurs.
 
Bon bricoleur, famille et amis n'hésitaient pas à faire appel à lui pour installer, dépanner, réparer...
Le monde était-il alors plus solidaire ?

 
« Achtung, er ha nit numme 's Schaffe kennt, er isch o gàrn am Tisch blîbe sitze mit Frinde fir lache un Witz verzelle, un Weiss Gott wurum, wàttere iber d' Amerikaner ! »
 
Il n’a pourtant pas fait que travailler, il aimait bien rester à table avec des amis pour rire et raconter des blagues, et Dieu sait pourquoi, critiquer les américains !
 
Et puis les années qui passent, l'activité qui se réduit, le monde qui rétrécit ...
 
« Ich ka nemmi vil mache, hat'r als g'sait. Aber doch hat'r no do eder dert ebbis g'rudlet. »
Später..

 
Il avait dit qu’il ne pouvait plus faire grand chose, mais faisait le service minimum. 

 
Et puis, plus tard encore.
 
« Ich ka nitt meh mache, hat'r d'rno g'sait, wie wenn er sich d'rfir hàt sette entschuldige... Fir ebber wu immer g'schaft hat, gitt's denn e greeser Kritz as nitt meh kenne mache, nit meh anders as warte as d'Stunde ummegehn, as d' Tage durelaufe, as d'Johre e And nàmme... »
 
Je ne peux plus rien faire, disait-il en s’excusant. Pour quelqu’un qui a toujours travaillé, il n’y a pas pire épreuve que de ne pouvoir plus rien faire ; rien qu’attendre que les heures tournent, que les jours s’écoulent, que les années passent…
 
Il aura eu néanmoins la chance de pouvoir rester à la maison jusqu'au bout, veillé par sa fille.
 
« Ja, denn im e Altersheim hàt'r's sicher nit so lang üsg'halte. »
 
Oui, car en maison de retraite, il ne l’aurait pas supporté aussi longtemps.
 
Voilà donc un très vieux livre qui s'est refermé, que personne ne lira plus jamais.
 
« Rüehj in Fride, Pape, de hasch's schwehr verdient ».
 
Repose en paix, papa; tu l’as durement mérité.
 

"Casimir Was", de son vrai nom Jean-Charles Mattler, qui se trouve être le fils du défunt.

DNA - 2 octobre 2011, dans la rubrique de Casimir Was, "Komischi Zitte" - Traduction Fabien Dietschy.