Dernière minute : VIRTUOSE / EMANUEL LANG : ECHEC aux LIQUIDATEURS
La mobilisation a payé mais ses protagonistes poursuivent la lutte : les machines textiles de Virtuose n’ont pas trouvé acquéreur cet après-midi à Reiningue.
Depuis hier, un front très large s’est relayé à Hirsingue puis à Reiningue pour empêcher la vente aux enchères du patrimoine du tissage liquidé l’été dernier. Depuis dix mois, des repreneurs qui ont fait leurs preuves emmènent une équipe déterminée à relancer l’ancien site Emanuel-Lang.
Fin 2012, près de 100 personnes y travaillaient encore. Demain, Pierre Schmitt est prêt à redémarrer avec une trentaine de personnes. Le sauveur de Velcorex en appelle à la responsabilité de tous.
Devant le blocage de la salle et la menace, le Liquidateur Judiciaire a annulé la vente de Reiningue. Une victoire qui redonne espoir aux ex-salariés. « Cette entreprise restera en Alsace » promet la CGPME.
Pascal Kury
Lisez l'appel à manifester publié hier 9 octobre et le 1er commentaire de Pascal Kury
Quant à Arnaud Montebourg, voici des extraits de sa réaction de ce jour (Source DNA) :
Le ministre du Redressement productif refuse que les métiers à tisser de Virtuose soient rachetés par un industriel étranger. Il soutient le projet de Pierre Schmitt.
Arnaud Montebourg considère que l’affaire Virtuose est significative de cette bataille du « Made in France » qui est menée et notamment dans l’industrie. Le silence et la discrétion ne signifient pas que "nous ne suivions pas ce dossier. Depuis des mois, mon équipe suit très attentivement l’avenir de Virtuose. Le commissaire au redressement productif Jacques Muller, Bpifrance, mes services, les élus… Quand Jacques Muller travaille sur ce dossier et défend Virtuose, c’est tout le ministère du Redressement productif qui défend Virtuose !
Tout le monde a toujours soutenu la perspective d’une reprise par l’entrepreneur Pierre Schmitt. J’ai moi-même adressé une lettre au procureur de la République pour lui faire connaître l’importance pour la filière alsacienne de ce projet. Naturellement, le choix de la liquidation appartient au tribunal et je ne commenterai pas cette décision. Mais le procureur n’a pas souhaité faire appel. Tout en respectant, bien entendu, la décision du tribunal, je suis obligé, aujourd’hui, de sortir de ma réserve. J’en appelle à cesser immédiatement ce gâchis économique et social.
Cette liquidation n’a aucun sens et elle coûte très cher à la collectivité. Les machines proposées à la vente aux enchères aujourd’hui vont servir à alimenter une concurrence déloyale hors du territoire national que nous n’acceptons pas. Je veux que le projet de M. Schmitt, qui reprend les actifs industriels et une partie des salariés, puisse être mené à bien, dans un outil viable et financé. Cela fera faire des économies à tout le monde. Il est toujours possible, vous le savez bien, de reprendre une société après sa liquidation. J’encourage très vivement M. Schmitt à persévérer. C’est un véritable entrepreneur.
Je vous rappelle que la société Velcorex, à Mulhouse, qui aurait pu disparaître après sa liquidation, a été reprise et redressée grâce à M. Schmitt. Cette société fait aujourd’hui 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1,2 million de bénéfice et emploie 66 personnes.
Donc on a liquidé une entreprise qui était viable !
C’est ce genre de situation qui m’amène à m’interroger sur le rôle des mandataires liquidateurs dont certains sont dans une logique destructrice. Ces gens se rémunèrent sur la liquidation ! Je vais donc me rapprocher du Garde des Sceaux, Christiane Taubira, pour proposer une réforme de la rémunération des mandataires. C’est rare que je tape du poing sur la table, mais maintenant ça suffit ! Vous pouvez l’écrire…"